L’hygiène naturelle infantile ou HNI

Voici un sujet des plus passionnants et surtout très enrichissant : l’hygiène naturelle infantile ou HNI.

 

Tout d’abord, définissons le HNI en quelques mots :

“Durant une majeure partie de l’histoire de l’humanité, les parents ont pris soin de leurs bébés sans leur mettre de couches, tout en les gardant propres !” Ingrid Bauer.

L’hygiène naturelle infantile est une technique qui consiste à être à l’écoute de son enfant, attentif aux signes qu’il peut manifester afin de l’aider à éliminer sans avoir besoin de couches. L’enfant possède cette capacité de façon innée. Cela peut être pratiqué à tout âge mais il semble qu’il faille plus de patience si l’on veut se lancer dans l’aventure après les cinq mois de l’enfant car il a généralement perdu son aptitude à ressentir son besoin d’élimination.

rendre un enfant propre, outil pratique pour l'hygiène naturelle infantile ou HNI

Ma petite histoire :

Lorsque ma cousine m’en a parlé alors qu’elle le pratiquait avec son fils je n’ai pas réagit et je pensais cela impossible à pratiquer.

“Il faut être femme au foyer pour ça !”

Ainsi j’ai continué à utiliser les couches avec ma première fille de 18 mois. Je ne sais pas si cela vous est arrivé/e de devoir forcer votre enfant à mettre une couche. Avec la mienne ce fut un cauchemar pendant plusieurs mois. Et pourtant ça n’a pas fait tilt dans ma tête lorsque ma cousine m’en a parlé. Ainsi lorsque je n’avais pas le temps de distraire ma fille au moment de lui mettre la couche, je la forçais, du verbe FORCER ! C’était un moment très désagréable aussi bien pour elle que pour mon mari ou moi.

Une horreur, pauvre enfant ! Entre les larmes et les colères, je comprenais son souhait de pouvoir faire comme les grands mais je l’en croyais incapable et je l’en empêchais la plupart du temps. Elle a tout de même fait son premier pipi dans le pot à 18 mois mais elle était obligée de garder la couche le reste du temps car elle avait perdu sa capacité à se maîtriser.

Puis, avec l’aide de ma belle-mère à deux ans elle était propre le jour.

Quelques mois plus tard, je découvris le livre “Sans couches, c’est la liberté !” de Ingrid Bauer, dans la salle d’attente de ma sage femme après l’accouchement de ma deuxième fille. Chaque fois que je m’y rendais je lisais une page ou deux. J’ai fini par le leur emprunter. Si le sujet vous intéresse je vous le conseille vivement. Les photos font un peu vintage mais il est très riche. J’ai appris à écouter et prendre le temps nécessaire pour comprendre mes filles. C’est pas toujours aussi simple qu’il y paraît.

Quoiqu’il en soit voici ce que j’ai expérimenté et comment nous gérons les besoins d’élimination de nos filles depuis que j’ai découvert ce livre et cette pratique de l’hygiène naturelle infantile ou HNI.

Alors que je commençais à lire le livre, la deuxième n’avait que trois mois et demi. Je n’avais aucune idée des signes qu’elle pouvait me faire afin d’exprimer son besoin d’uriner. D’ailleurs je ne comprenais quasiment rien des signes qu’elle pouvait faire, que ce soit pour manger ou autre. Du coup, comme pour la première je lui proposais tout le temps de manger. Je la gavais !

J’étais loin de la mère que l’on dit capable de reconnaître les pleurs de son enfant. Pour moi presque tout était du chinois.

Premier succès et premier échec :

J’ai donc suivi le conseil du livre qui consistait à observer et être attentive. Rien n’y faisait, je ne voyais pas ses signes. Je pensais qu’elle voulait manger quand elle avait en fait envie d’uriner et inversement ! Bref, dans le livre il était dit que les enfants avaient tendance à uriner au réveil et pendant et/ou après la tétée. Après quelques jours j’ai fini par le constater. Ainsi j’ai tenté de la mettre sur le pot pour la première fois un midi pendant la tétée alors qu’elle se tortillait. Et elle a fait !!! Elle était tellement fière ! Ou plutôt, j’étais tellement fière que nous étions toutes les deux transportée de joie ! Nous étions heureuses de nous être comprises. Ma grande fille qui apprenait la propreté depuis quelques mois lui a également exprimé sa joie de la voir réussir. Je lui ai proposé une deuxième fois alors qu’elle se tortillait sur mon genou. Et elle a fait à nouveau ! Puis quelques minutes plus tard, alors que j’étais absorbée par du travail,…, SURPRISE ! Un troisième pipi faisait son apparition sur ma jambe. Suite à ce petit accident j’ai décidé de lui mettre au moins une couche lavable après qu’elle ai uriné car j’ai découvert que je n’étais pas toujours attentive à ses signes et que son besoin d’uriné était très fréquent. Ainsi les accidents furent et sont encore rares.

On peut alterner avec des couches :

Même si ce serait possible dans l’absolu, je ne pratique pas l’hygiène naturelle infantile en permanence car j’ai commencé assez tard (3,5 mois) et ma fille urinait vraiment très trèèèèès souvent au début. Nous étions rendues au-dessus du lavabo ou du pot quasiment toutes les quinze minutes ! D’après l’expérience des différentes mamans que j’ai pu entendre et lire cela se calme avec le temps. Quoiqu’il en soit je lui proposais d’uriner à un ou deux moment de la journée ou lorsque j’y pensais. Effectivement j’ai constaté que ses besoins d’élimination se sont espacés surtout depuis qu’elle a commencé à manger solide. Mais comme je ne suis pas la maman modèle qui entend tous les signes de son enfant j’ai une solution de secours : la couche lavable autant que possible et sinon la jetable.

Les besoins d’excretions sont supposés être plus faciles à voir. Pour moi ça n’a jamais été le cas. Encore à ses huit mois je les ratais presque tous. Il était souvent trop tard lorsque je comprenais son besoin. Du coup, je ne l’interrompais pas. Je lui disais qu’elle était en train de faire et elle me renvoyait un super grand sourire, toute fière. Puis j’allais la changer.

Après cela j’ai commencé à mieux comprendre ses signes pour m’exprimer son besoin imminent d’éliminer et il est arrivé très fréquemment que je lui demande d’attendre un tout petit peu le temps que je me rue vers la salle de bain pour rapporter le pot. Et à chaque fois elle avait attendu patiemment. Alors, dès que je la posais sur le pot elle faisait ce dont elle avait besoin. J’étais impressionnée qu‘une enfant de quatre mois puisse être consciente de son besoin d’élimination et encore plus qu’elle arrive à se retenir à son âge. D’ailleurs, aujourd’hui cela m’impressionne toujours car nous n’avons pas été élevés avec cette idée. Et pourtant l’hygiène naturelle infantile est pratiquée dans de nombreux pays dit “en développement”. Ils ont tant de choses à nous (ré-)apprendre !

Les points clés pour réussir l’hygiène naturelle infantile :

Le langage de base :

Dans le livre il est conseillé d’établir un langage avec l’enfant pour se comprendre :

– lui dire le mot “pipi” par exemple* ou

– faire un son telle que “psss” ou “tsss” pour imiter le son de l’urine ou “grrrr” pour l’excretion.

– faire un signe avec la/les mains (ainsi même un parent muet peut la pratiquer avec son enfant),

– mettre l’enfant dans la même position à chaque fois (dos contre le ventre du parent, les jambes repliées au-dessus d’un réceptacle, des toilettes, etc.) en plus d’un autre signe (ci-dessus).

* Attention, il semble que certains enfants ne font pas la différence entre le mot “pipi” leur étant adressé ou simplement dit dans une conversation !

Je n’ai jamais réussi à garder le même signe à chaque fois. Ainsi parfois je lui disais “tu fais pipi !” ou “tu fais caca” ou “psss” ou “rrrr” ou “grrr”. Bref je ne sais pas comment elle s’y retrouvait mais elle me comprenais.

Voici les signes qui m’indiquaient que ma fille avait besoin d’éliminer :

– elle se tortille, ou

– elle touche son pot (c’est aussi parfois simplement pour jouer)

– elle fait le son “tsss” (mais parfois c’est pour dire qu’elle vient de faire), ou

– elle pleure. Surtout quand je ne l’ai pas entendu ou comprise.

Dans le dernier cas c’est assez régulier qu’il me faille un bon bout de temps pour que je comprenne car je n’ai pas encore le réflexe. Ainsi, lorsque je fini enfin par comprendre que c’est ce qui la dérange, j’arrange cela au plus vite en lui proposant le pot ou en lui changeant la couche selon la situation.

Le timing :

Dans le livre, Ingrid Bauer propose également d’utiliser le timing ce qui signifie : observer son enfant et ses besoins d’élimination qui sont généralement réguliers et de lui proposer le pot ou les toilettes en fonction de cela. C’est aussi ce que l’on fait généralement pour aider un enfant de deux ans et demi à devenir propre. Et c’est surtout la méthode que j’ai la plus employée au début.

Le timing régulier que j’ai observé pour ma deuxième fille était :

– au réveil : après la nuit ou la sieste (elle faisait très rarement pendant qu’elle dormait)

– pendant et après la tétée

– puis plus âgée au milieu du repas et après.

 

J’ai essayé une fois de lui proposé d’uriner après la tétée alors qu’elle dormait et elle n’a pas du tout apprécié. A priori cela ne dérange pas certains enfants… Ainsi je ne l’ai jamais re-dérangée par la suite. Tant pis ! Je préférais avoir des couches mouillées au réveil plutôt que de l’importuner. D’ailleurs sa couche était presque sèche même après une nuit complète.

La HNI peut être alternée avec des couches lavables et / ou jetables.

Rester simple :

Une chose importante est de rester simple et détaché vis-à-vis du sujet.

Je ne me prend pas la tête avec tout ça. Je n’ai pas de concourt à gagner et je ne cherche pas à faire cela pour ne pas avoir de déchet ou rendre ma fille propre à un âge record.

Mon objectif est de conserver sa conscience de son besoin d’élimination car c’est une faculté que tout enfant possède dès la naissance tout comme le besoin de se nourrir. Ainsi j’espère que cela l’aidera pour plus tard. C’est aujourd’hui plus une façon d’être à l’écoute de ses besoins plutôt qu’une manière de lui apprendre la propreté.

Lorsque je suis préoccupée ou que j’ai beaucoup de choses à gérer je ne suis pas beaucoup à son écoute et je lui met des couches jetables écologiques puis dès que ça va un petit peu mieux je lui propose le pot et je lui met des couches lavables.

Je pratique l’hygiène naturelle infantile principalement chez moi. Il m’est arrivé d’amener le pot chez des amis ou en famille mais cela restait rare. Si j’observe un besoin je la met sur les toilettes (ou au-dessus d’un lavabo tant qu’elle était allaitée).

Dans le livre il est proposé de prendre un contenant que l’on peut fermer pour les transports en voiture. Personnellement ça ne me tentait pas trop. D’une part je trouvais plus facile de la mettre au-dessus du caniveau ou des plantes. Et d’autre part j’ai tenté une fois de faire un trajet sensé durer une heure mais je me suis arrêtée trois fois ! Une fois pour la grande et deux fois pour la petite. Je ne vous dis pas dans quel état j’étais en arrivant à la maison !

Ainsi, lorsque je suis en extérieur, il m’est arrivé de lui proposer lorsqu’il n’y a personne dans les parages. Mais, en hiver j’avais un peu de scrupules à lui mettre les fesses à l’air. Ainsi ce fut très rare mais à chaque fois couronné de succès.

 

Ne pas forcer son enfant :

Que ce soit pour mettre la couche ou ne pas la mettre il ne faut pas forcer l’enfant ou du moins essayer de le convaincre en douceur.

Voici les signes de ma plus jeune fille pour me faire savoir qu’elle n’avait pas ou plus envie d’éliminer :

– tourner la tête sur le côté pour regarder ailleurs,

– dresser ses jambes,

– râler

– faire un grand sourire

– le son “tsss”.

Je ne l’ai jamais forcée et je suis restée à son écoute. Si elle faisait dans la couche, tant pis.

Ma plus grande fille ne voulait pas mettre de couches lavables après que nous soyons passés aux jetables. Je ne l’ai donc pas forcée à mettre des lavables. Par la suite elle a décidé qu’elle ne voulait plus mettre de couches pour dormir. Au début j’ai accepté pour la sieste et les accidents furent rares. Puis elle a commencé à la refuser pour la nuit. Et là, catastrophe ! Je changeais les draps toutes les nuits voire plusieurs fois par nuit ! C’est pas zéro déchet, ça ?! En même temps, elle réclamait un biberon avant de dormir ! Je ne me voyais pas la faire dormir en étant assoiffée et d’un autre côté cela pouvait poser problème pour la rendre propre la nuit. Alors je faisais du chantage en lui disant “Si tu prends un biberon on met la couche.” Et elle acceptait plus ou moins à contre-cœur. Ensuite j’ai découvert que chez ma belle-mère elle ne faisait jamais ou presque jamais pipi au lit même en buvant deux petits biberons ! Alors j’ai changé mon chantage par “Si tu veux un autre biberon tu fais pipi aux toilettes avant”. Elle s’y est conformée et les accidents furent très rares.

Un truc que j’ai mis en place fut de l’amener aux toilettes vers 23h30/minuit afin qu’elle libère sa vessie pour le reste de la nuit. La plus jeune n’aimait pas cela mais, elle, cela ne la dérangeait pas et fonctionnait très bien. Par la suite, il y a eu quelques accidents Mais au lieu de la disputer j’ai communiqué avec elle et j’ai observé quels changements j’avais pu opérer qui en étaient la cause :

“Est-ce que je lui donnais plus à boire le soir et pas assez en journée ?”

“Est-ce que je l’avais disputé injustement ou trop sévèrement ?”

“Est-ce que j’étais plus fatiguée ces derniers temps et donc je ne lui accordais pas assez d’attention ?”

“Est-ce que je ne l’amenais pas assez tôt aux toilettes le soir ?” (à un moment il ne fallait pas que je dépasse 23h30 ou c’était l’accident assuré).

“Était-elle plus fatiguée que d’habitude donc dans un sommeil plus profond ?”

Chaque fois j’ai trouvé le problème et les accidents cessèrent. Si je pensais qu’elle était trop fatiguée pour se rendre compte de son besoin pendant le reste de la nuit (après minuit) je lui mettais une couche et je la retrouvais sèche la plupart du temps. D’ailleurs, après un mois de pratique à la réveiller au milieu de la nuit elle a commencé à se réveiller le matin pour aller aux toilettes !

 

Partagez également votre expérience ! C’est toujours très enrichissant et instructif !

Je répond à quelques questions qui sont régulièrement posées dans la page suivante :

HNI : questions et réponses

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